Définition : La générosité est un dévouement aux intérêts des autres, qui porte à leur sacrifier ses avantages personnels. En général, au moment où l’on relâche ses droits en faveur de quelqu’un, et qu’on lui donne plus qu’il ne peut exiger, on devient généreux. La nature, en produisant l’homme au milieu de ses semblables, lui a prescrit des devoirs à remplir envers eux. C’est dans l’obéissance à ces devoirs que consiste l’honnêteté, et c’est au delà de ces devoirs que commence la générosité (Voltaire, Dictionnaire philisophique).
Exemple vécu : J’avais eu un différent avec mon supérieur hiérarchique et je n’en étais pas sortie vainqueur. La scène me revenait constamment en mémoire les jours suivants et cela provoquait en moi un sentiment de malaise. Dix jours plus tard, j'étais toujours dans le même état d'esprit mais j'ai passé la matinée à choisir et à acheter des cadeaux pour des personnes de ma famille et pour des amis dont c'était l'anniversaire. Je rentrai chez moi, mangeai et l’après-midi arriva. Et j'ai réalisé d’un coup que mon problème n’accaparait plus mon attention et de plus, quand j'y repensais, il ne me dérangeait plus : j’avais fait la paix avec cette histoire.
2) Augmenter notre générosité en créant une habitude
Un maître bouddhiste tibétain, lors d'un enseignement public, expliquait quel bienfait il y avait à suivre nos impulsions de générosité car ainsi, nous générons une habitude. Si nous avons envie de donner quelque chose à quelqu'un mais qu'après réflexion, nous décidons de donner moins ou de ne pas donner, c'est l'avarice que nous aurons renforcée et non la générosité. Le risque, dans ce cas, c'est que la prochaine fois que nous rencontrerons une personne dans le besoin, nous n'aurons peut-être même pas l'impulsion d'avoir envie de donner.
Exemple vécu : J'ai pris l'habitude de donner aux mendiants croisant ma route et je ne me pose plus de questions : c'est devenu naturel. Par contre, quand je ne peux pas donner, faute de monnaie, je me sens mal. Et si une deuxième occasion de ne pas pouvoir donner apparaît de façon consécutive, je me sens un peu moins mal. Je ne suis pas allée plus loin : pas question de devenir insensible à la souffrance des autres.
Mon entraînement : Au début, j'avais un peu peur de ma générosité spontanée : est-ce qu'elle ne risquait pas d'être trop élévée ? Mais en fait, elle est toujours raisonnable. Par contre, je fais attention à ne pas changer d'avis ; j'ai remarqué que mes envies de changer d'avis cachaient une peur.
- Quand je vois un mendiant me tendre la main, je lui donne une pièce. J'ai remarqué que si je ne le fais pas, le regret me poursuit. Une fois que j'ai donné, je me sens bien. En règle général, je donne dès que je suis sollicitée. J'ai acquis comme une certitude qu'une demande n'est jamais fortuite et que le don profite aussi bien à celui qui reçoit qu'à celui qui donne.
- Je fais des cadeaux à mes proches, surtout à mes parents. Bien que je n'ai pas d'attente consciente, je me rends compte que cela génère beaucoup d'harmonie dans la relation.
- Je fais des offrandres aux maîtres dont j'écoute les enseignements.
3) Comprendre le mécanisme de la générosité
Extérieurement, le fait de donner nous rend plus "aimables" aux yeux des autres : ils sont heureux de nous voir, nous aiment et ne nous agressent plus. Je ne sais pas pour vous mais moi, je me sens mieux quand les gens m'aiment que quand ils me font la tête.
Mais il y a un mécanisme intérieur, dont j'ai la vision suivante :
On déplace le centre du monde : En aidant, nous sommes moins égocentrés puisque nous faisons de la place pour l'autre. Cela a pour effet de diminuer les perturbations mentales comme la paranoïa, le manque de confiance en soi, ...
On crée des automatismes : L'entraînement à la générosité me permet, en cas d'impact émotionnel, d'être moins affectée et moins durablement. Je sais ce qu'il faut mettre en oeuvre, la générosité, et cela devient même de plus en plus facile et rapide au fur et à mesure que je nourris cette bonne habitude.
4) Les quatre générosités
a) Le don matériel
b) Le don de protection
c) Le don de l'enseignement libérateur
d) Le don de bienveillance
