Citations :
- "Une petite impatience ruine un grand projet." (Confucius)
- Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. (Jean de La Fontaine)
1) Tendre l'autre joue ?
S'exercer à la patience en encaissant stoïquement les coups sans un minimum de compréhension est un bon moyen pour développer de la frustration. Mais rendre les coups n'est pas la bonne solution. Alors comment faire ?
2) Assez de paranoïa !
Exemple vécu : Au détour d’un rayon d’épicerie, une femme d’une quarantaine d’années tirait un chariot qui rencontra un obstacle qu’elle ne voyait pas. Pensant sans doute que les roues de son chariot étaient entravées par une saleté quelconque, elle tira plus énergiquement jusqu'à ce qu’une voix irritée s’éleva derrière elle :
- N’insistez pas ! .
La femme au chariot se retourna subitement, découvrant avec stupeur la présence d’une matrone courroucée au gabarit imposant.
- Excusez-moi, dit-elle, je ne vous avais pas vue.
- Tout de même, je ne passe pas inaperçue, s’insurgea la matrone.
- Je suis malvoyante, révéla alors la femme au chariot, mais il est vrai que ce n’est pas inscrit sur ma figure.
Chacune partit de son côté sans ajouter un mot.
Spectatrice, j’ai réalisé que lorsqu’une personne nous fait du mal, c’est rarement volontairement. La personne n’a tout simplement pas les capacités physiques ou intellectuelles de se rendre compte de l’impact que son action ou sa parole a sur nous. Comment en vouloir à quelqu'un qui ne fait pas exprès de nous faire du mal, qui n'est même pas conscient de l'impact négatif de ses paroles sur nous. D'autant plus si on comprend les raisons de son action. On réalise alors que ce qui nous semblait être une attaque était seulement pour l'autre, la seule façon d'exprimer son propre malaise.
La Chrysoprase m'aide à éclaircir mes pensées en cas de paranoïa.
3) Ne tirez pas sur l’ambulance !
Parfois, nous traversons des périodes pendant lesquelles des difficultés relationnelles se multiplient. Nous rencontrons beaucoup de personnes désagréables, ou des personnes habituellement amicales deviennent revêches.
Exemple vécu : Je dus ramener une femme en voiture : un trajet de neuf heures. Je n’en étais pas très heureuse car, sans la connaître, sa façon de parler et ses manières m’horripilaient. Autant dire que pendant la première heure, je n’ai pas été très douce. Puis, un hérisson a eu la bonne idée de traverser la route juste devant ma voiture. Durant l’attente occasionnée par cette traversée lentissime, je me suis attendrie à regarder ce petit animal se dandiner tranquillement. J’ai alors commencé à me questionner sur mon comportement avec cette femme : je ne suis pas désagréable d’ordinaire alors pourquoi avec elle ? Du coup, je lui ai posé plein de questions sur elle et sur sa vie pour essayer de comprendre. Et j’ai compris. Elle était dépressive. Et son manque de confiance en elle attirait les coups aussi sûrement qu’un chien aboie si on a peur de lui. Une fois que j’ai eu compris, je suis redevenue aussi douce que d’habitude.
Je développe la patience quand je me sens agresseur ou victime :
- Quand j’ai tendance à être désagréable avec quelqu’un, je me rappelle que la personne doit avoir des problèmes personnels et je m’inquiète de ses soucis. Jusqu'à présent, mon hypothèse s'est systématiquement vérifiée. La compréhension élimine alors tout élan verbal agressif.
- J’ai remarqué que dans les périodes où je ne suis pas en forme, fatiguée, tristounette, …, je rencontre des gens désagréables. Mais, comme je comprends que ces circonstances sont dues à mon état d’esprit, je ne m’en offusque plus, je ne m’en étonne même plus et du coup, la souffrance est moindre. Je dirais même que ces signes sont un moyen de savoir comment je vais car parfois, je n’en ai pas conscience. Bien sûr, ensuite j’applique une méthode.
Elle ne m'écoute pas ! : Nous avons tous, un jour, rencontré une personne avec des problèmes mais n'écoutant pas nos conseils. J'avais tendance à beaucoup positiver avec elles, à leur montrer le bon côté des évènements étiquetés porteurs de souffrances. Mais ces personnes avaient alors tendance à noircir encore plus le tableau. Et puis un jour, quelqu'un a fait la même chose avec moi : positiver à outrance et je me suis retrouvée en train de surenchérir dans le négatif car j'avais le sentiment d'être incomprise. Maintenant, face à une personne en souci, je commence par reformuler son problème pour lui montrer que je l'ai réellement entendue puis je positive. A ce moment-là, elle est assurée d'être comprise et donc plus encline à écouter. Je ne garantis pas un résultat parfait avec tout le monde mais j'ai moins l'impression de parler avec des sourds et j'ai le sentiment de leur être plus utile.
Elle m'épuise ! : S'il vous est arrivé à la fin d'une conversation avec quelqu'un de vous sentir fatigué, comme vidé de votre énergie, vous avez donc déjà rencontré un vampire. Les comportements que j'ai répertoriés comme étant vampirisants sont la plainte, le reproche, la manipulation, et j'en oublie sûrement. Je n'ai pas de formule magique contre ce genre de comportement, j'essaye juste d'en prendre conscience, de dire à l'autre qu'il est dans la plainte par exemple et d'en expliquer éventuellement l'impact sur moi. Je rencontre ce genre de personnes quand je suis fatiguée ou tracassée et j'utilise une Labradorite pour me remettre sur pied.
Le plus drôle avec ces comportements tellement agaçants chez les autres, c'est que nous avons les mêmes. Pas tout le temps, pas systématiquement, mais ça nous arrive et c'est normal, nous sommes des êtres humains et pas des saints, enfin, pas encore (rire). Le fait d'identifier ces comportements chez les autres m'aide à les identifier chez moi et j'essaye de les modifier. Là aussi, c'est une question de bonne habitude à prendre alors que nous avons des années d'entraînement aux mauvaises habitudes : le changement ne se produira pas du jour au lendemain malgré nos bonnes résolutions. Les lamas prennent souvent l'exemple d'un rouleau de papier roulé dans un certain sens depuis longtemps : on ne peut pas changer le sens d'enroulement instantanément. Il faut du temps et de la patience pour créer un automatisme qui va en sens inverse de nos habitudes.
5) Regarder en nous avec calme
Exercices : Je m'entraîne à regarder en face des souvenirs dérangeants, mais je commence par des petits dérangements. Le truc, c'est de ne rien rajouter, ne rien changer : je ne rejoue pas la scène autrement, je la regarde telle qu'elle a eu lieu sans rechercher de responsable. Le point le plus important, c'est de se détendre. Nos souvenirs difficiles sont enregistrés en mode tendu donc à chaque fois qu'on se les remémore, on est tendu : ça s'appelle un ancrage. Se détendre consciemment en pensant à un mauvais souvenir, modifie cet ancrage. Je crois que ça permet d'accepter nos émotions même si ce n'est pas encore la capacité de regarder ces émotions elles-mêmes.