LITHOTHERAPIE - EVEIL

Dualité


Il me semble percevoir 3 vécus possible de la relation entre le sujet (conscience d'arrière-plan/présence) et l'objet (pensée, émotions, corps,...) :


1) Sans présence


Nous sommes persuadés d'être limités au corps-mental. Le corps et la personnalité sont nos objets d'identification : une simple marionnette. Pourquoi une marionnette ? Parce que nos réactions sont le résultat de nos conditionnements et nous ne les contrôlons pas. Nous souffrons de tout ce qui arrive au corps-mental puisque nous croyons être cette marionnette. Nous jugeons les objets qui se manifestent comme étant bons ou mauvais selon qu'ils nous font plaisir ou nous rendent malheureux.

Citations :
  • L'homme est une marionnette consciente qui a l'illusion de la liberté. (Félix Le Dantec)
  • Ce que nous appelons notre volonté, ce sont les fils qui font marcher la marionnette, et que Dieu tire. (André Gide)

C’est notre mode de fonctionnement le plus courant. Nous sommes identifiés au rôle que nous jouons et prenons très au sérieux les parties de ping-pong dans lesquelles nos conditionnements nous entraînent.


2) Une certaine présence

L'identification se déplacée depuis le corps-mental vers la présence au corps-mental. Le corps et le mental font maintenant partie du paysage observé au même titre que la manifestation "extérieure", les autres, ...

Le roman initiatique "Histoire sans fin" de Michael Ende met ce processus en évidence. Au début, le héros du livre est un lecteur qui se projette dans son livre (sans présence) puis il se rend compte que l'histoire du livre pointe vers lui : il fait lui-même partie de l'histoire (une certaine présence apparait).

Le sujet sait qu'il n'est pas l'objet. Pour prendre une image, c'est comme si le sujet conscience d'arrière-plan était une maison et l'objet un invité en visite. Je sais que je suis la maison, je ne suis pas l'invité qui ne fait que passer. Les invités passent, la maison demeure.

Exemple : En tant que prof, il m'est arrivé de rendre une copie à un élève avec une note proche de zéro. L'élève, après avoir vu sa note, a pris sa tête dans ses mains et s'est lamenté : "Je suis nul !". Je lui ai dit que non, il n'était pas nul mais que le travail qu'il m'avait rendu était nul.

Nous n'avons pas besoin de nous identifier au travail que nous faisons !

Il en est de même avec une émotion. Si nous ressentons de la colère, il est inutile de nous culpabiliser, elle était une réaction conditionnée à une situation, une réaction de la marionnette. (Et ce n'est pas non plus un encouragement à faire n'importe quoi). Nous n'avons pas de contrôle sur nos conditionnements, il n'y a donc pas de honte à avoir pour ce qu'ils nous conduisent à faire. Par contre, il est bon de se rappeler que quoi qu'il s'élève, c'est transitoire et il n'y a aucun sens à s'identifier à quelque chose de transitoire.

Dans ce vécu de la présence, une dualité/séparation subsiste entre le sujet (regard d'arrière-plan) et l'objet. Il y a des degrés dans cette compréhension/vécu : l'identification au corps-mental diminue petit à petit.


3) Fusion entre le sujet et l'objet


Exemple : Le démon intérieur que j'ai du affronter ces derniers jours était la déprime. Il y avait des moments de présence dans l'arrière-plan mais peu intense (il y a manifestement des degrés dans ce vécu !). Et puis, hier soir, en me couchant, il m'est venu à l'idée que je ne l'accueillais pas réellement ou en tout cas pas complètement. L'instant d'après, il y a eu fusion avec la déprime et elle a disparu. Ensuite, je me suis retrouvée, pour utiliser une image, à la chercher partout sans pouvoir la trouver, à tel point que je me suis demandée si elle avait vraiment existé.



A suivre...