1) Nos sens nous mentent !
Notre perception de notre corps dépend de la perception de nos sens. Pas de sens, pas de corps. De plus, les sens ne sont pas infaillibles.
Exemples :
- nos yeux ne perçoivent pas les ultraviolets et les infrarouges, ils ne perçoivent que les rayonnements dont les longueurs d’ondes appartiennent au spectre visible (du rouge au bleu).
- De même, nos oreilles ne perçoivent pas les ultrasons et les infrasons.
Donc déjà nous savons que nous ne percevons physiquement pas tout. Nous n’avons qu’une appréhension partielle de nous et de notre environnement.
Maintenant, ce que nos sens peuvent percevoir arrive-t-il vraiment à la conscience ?
2) Notre cerveau nous ment !
Exemple : j’aime beaucoup l’histoire des indiens d’Amérique qui n’ont pas vu arriver les bateaux de Christophe Colomb, tout simplement parce qu’ils n’avaient jamais vu de bateaux à l’horizon avant cela.
Sans être aussi extrême, la vie de tous les jours nous fournit tellement d’exemples. On ne voit que ce qui nous intéresse.
Exemples :
- Je me souviens quand j’étais enceinte, j’avais l’impression de voir des femmes enceintes partout ! Alors qu’avant ça, je n’en voyais pratiquement jamais et je n’en vois plus maintenant non plus.
- La façon dont les gens vont décrire la route à suivre pour aller chez eux est très révélatrice. En général, ils prennent des points de référence importants pour eux. Je me souviens encore d’une personne qui nous a ainsi nommé tous les bars qu’il y avait entre notre maison et la sienne en nous disant : arrivés à tel bar, vous tournez à droite, à tel bar, vous continuez tout droit … !
- Bien sûr, il y a aussi le célèbre exemple de l’accident de voiture : chaque témoin aura une version différente.
- Mon fils suit un entraînement à la plongée sous-marine en piscine. Lui et plusieurs autres personnes étaient à genoux au fond de la piscine, équipés d’une bouteille, de palmes et d’un masque. Mon fils a vu les autres retirer leur masque et il s’est dit que ça devait être un exercice à faire et qu’il allait retirer le sien aussi. A ce moment-là, le moniteur qu’il ne voyait pas parce qu’il était derrière lui, lui a décroché son masque. Et mon fils a confondu ses pensées et la réalité : il a cru qu’il avait lui-même enlevé son masque et il a été difficile à convaincre du contraire, par la suite, malgré les témoins.
Tout ça pour dire qu’il y a les faits et il y a ce qu’on a réellement enregistré !
3) Notre mémoire nous ment !
Comme notre mémoire est liée à nos sens et à notre cerveau, il paraît évident que tout ce que nous avons enregistré est sujet à suspicion.
Exemple : Reprenons les exemples de l’accident de voiture et de l’exercice de plongée, nous voyons bien que notre mémoire nous joue des tours.
Et là, ça peut aller très loin parce que ce que nous croyons être est lié au passé donc à notre mémoire. Tout ce à quoi nous nous identifions est lié à notre mémoire !
Exemple : Nous pensons être quelqu’un bien et si nous consultons notre mémoire, nous allons trouver quantités d’exemples démontrant que nous avons raison. Mais si nous confrontons ces exemples avec la mémoire qu’en ont d’autres personnes, nous risquons d’être très déçus ! Les autres ont souvent le culot de trouver des motivations bien égoïstes à nos actes et qui ne font plus de nous des super héros !!
Pourquoi notre mémoire nous ment ? Parce qu’il y a les faits et il y a la façon dont nous avons réarrangé inconsciemment ces faits pour nous donner le beau rôle par exemple ou parce qu’on était persuadé que c’était ce qui allait se passer.
Et quand je veux pousser le bouchon un peu plus loin, je me demande si je suis réellement née. Je pense au fait que quand je rêve, je ne passe pas par la case naissance dans mon rêve et pourtant je suis persuadée d’être née dans mon rêve aussi. Et si je ne suis pas née, quelle existence ai-je réellement ?
4) Y a-t-il une place pour moi dans ma tête ?
J’ai assisté à une conférence d’un spécialiste en neuroscience dont le sujet était : « Y a-t-il encore une place pour moi dans ma tête ? ».
Il a montré, entre autres, que le cerveau était seulement un convertisseur de données, exactement comme un ordinateur, qu’il ne fait que manipuler des représentations symboliques de données mais sans attribuer de sens à ces symboles. Ce n’est pas le cerveau qui donne du sens aux informations, ce n’est pas lui qui interprète. Donc la question était : qui interprète et où est celui qui interprète ?
On sait que chaque partie du corps est reliée à une certaine partie du cerveau qui fait que si quelqu’un nous écrase le pied, on aura mal à notre pied dans notre cerveau et non pas mal à notre pied dans notre pied.
Sa théorie était que, de la même façon que le cerveau est la seule partie du corps non-représentée dans le cerveau et que ça ne remet pas en question son existence, « je-interprète » existe sans être représenté même si on ne sait pas le situer.
Un de ces jours, les scientifiques vont finir pas découvrir qu’on n’existe pas !
