LITHOTHERAPIE - EVEIL

Sagesse

1) La sagesse conventionnelle

C'est celle que l'on acquiert au travers de l'éducation, des études, de la formation,... en combinaison avec une capacité à utiliser cette connaissance pour résoudre un problème.

Exemple : un médecin, à la fin de ses études, possède la sagesse nécessaire pour comprendre de quelle maladie souffre une personne et pour lui donner le médicament approprié.


2) La sagesse bénéfique aux autres

Citation : Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant D'être consolé que de consoler, D'être compris que de comprendre, D'être aimé que d'aimer. (Saint François d'Assise)


a) Nous sommes prisonniers de nos tendances


Citation : Nous ne nous croyons libres que parce que nous ignorons les causes qui nous font agir. (Spinoza)


Explication

Nous sommes tous des êtres conditionnés. Nos lieu de naissance, culture de naissance, éducation, rapports avec notre entourage, ..., façonnent nos comportements. A force d'habitude de réagir d'une certaine manière dans une certaine situation, on crée un automatisme, une tendance.

Exemple : Je reprends l'exemple du mendiant auquel nous n'avons pas donné de pièces par manque de temps ou par paresse (bref par avarice). Il arrivera un moment où nous trouverons normal de ne rien donner à un mendiant, nous en aurons pris l'habitude et l'idée même de donner lorsque nous en rencontrerons un ne nous viendra plus à l'esprit.

Lorqu'une tendance est bien installée, elle fonctionne en mode automatique, je veux dire que nous n'avons plus le choix, nous ne sommes pas conscients de ce que nous faisons. C'est devenu normal. Ceci est vrai pour nous et pour tous les êtres, même les animaux si vous les observez bien.


Compréhension des autres

En prenant conscience de ces limitations en nous, nous sommes plus compréhensifs face à celles des autres. Ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils sont, tout comme nous d'ailleurs. Plus j'ai conscience des tendances des autres et moins je suis blessée par leur attitude. Autrement, ce serait comme d'en vouloir à un aveugle de ne pas voir.

Exemple vécu : mon mari ne supporte pas que notre chat fasse pipi dans la maison. Le chat a adopté cette attitude en représailles quand on ne lui donne pas son patapon préféré ou son lait. Cela met mon mari en colère et, souvent, il m'en veut de le laisser rentrer. Son attitude ne me blesse plus car je sais qu'il a vécu enfant dans un appartement proche de celui d'une femme avec 6 chats. Il se souvient de l'impossibilité pour sa famille d'ouvrir leurs fenêtres tellement l'odeur était immonde et il a ainsi créé une tendance à l'aversion envers les pipis de chats. Bien sûr, je fais mon possible pour éviter cette situation, par égard pour lui.


Ce n'est pas une fatalité

Nous ne sommes prisonniers de nos tendances que si nous n'en sommes pas conscients. Prendre conscience d'un comportement automatique et néfaste est la première étape. Puis, vient le désir de changer et nous réfléchissons alors à d'autres types de réaction. Petit à petit, nous serons de plus en plus conscients de la tendance en question et nous deviendrons capables de nous arrêter en plein milieu, puis au début puis avant de passer à l'action. Et un jour, nous réaliserons que nous avons réussi à modifier une tendance. Le plus difficile, c'est de prendre conscience d'une tendance.

Exemple vécu : Il y a quelques années, je ne supportais pas qu'un automobiliste me coupe la route. Cela m'agaçait prodigieusement et ça se produisait souvent. J'avais donc développé une tendance à l'aversion envers les queues de poisson. Et puis, un jour, j'ai réalisé que la personne était peut-être pressée, comme ça nous arrive à tous, ce qui pouvait expliquer son comportement. J'ai ainsi développé une patience issue d'une compréhension et je me suis sentie beaucoup moins agacée par ce genre d'attitude jusqu'au jour où ça m'a laissé pratiquement indifférente. Depuis, il est bien rare que je subisse des queues de poisson sur la route.


b) Nous ne pouvons pas changer les autres

Nous avons tous une certaine image de nous-même, aussi bien physiquement que moralement. Et, en général, nous pensons être quelqu'un de plutôt bien. Regardons comment nous réagissons quand quelqu'un montre du doigt un de nos défauts. J'ai noté trois réactions possibles :

  1. Bien souvent, nous ne reconnaissons pas ce défaut et s'élève alors en nous le rejet du à l'ignorance (la non-reconnaissance) qui se traduit par de la colère. Nous n'avons aucune raison de changer puisque nous sommes persuadés d'être exempt de ce défaut.
  2. Si jamais nous reconnaissons ce défaut, nous n'admettons pas forcément d'être jugé, surtout si nous voyons aussi des défauts chez l'accusateur : "Comment ! Il n'est pas parfait et il se permet de me juger ! De quel droit !". Je pense que dans ce cas de figure nous n'aurons pas envie de changer non plus, indigné, blessé dans notre orgueil auquel s'ajoute la colère.
  3. Admettons que parfois nous sommes d'accord avec l'accusateur et qu'il a été suffisament diplomate pour ne pas se poser en juge. Encore faut-il que nous soyons volontaire pour changer donc que nous ayons conscience que ce défaut est réellement néfaste. Nous pouvons envisager de changer mais comme nous sommes prisonnier de nos tendances, le résultat peut prendre beaucoup de temps et nécessiter plusieurs prises de conscience avant que notre motivation se révèle suffisante.

Sachant à quel point il est difficile de changer, comment pourrions-nous espérer changer les autres ? En tout cas, pas en les assomant de reproches !


c) Si nous changeons, le monde change !

Nous colorons le monde avec nos émotions.

Exemples :

  • lorsque nous sommes amoureux, nous avons l'impression que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil".
  • A contrario, quand nous nous sentons mal dans notre peau, nous avons l'impression que le monde entier s'est ligué contre nous.
  • Observez quelqu'un de nerveux : il va très vite accuser les personnes qui l'entourent d'être nerveuses.

C'est comme si nous regardions le monde qui nous entoure, les autres, avec des lunettes colorées, colorées par nos émotions. Cela s'appelle aussi des projections. Cette projection de nos émotions sur les autres nous faisant voir chez eux des émotions qui n'y sont pas est un premier niveau. Dans le chapitre sur les prémices de la sagesse ultime, nous verrons un autre niveau de projection, plus subtil.

Entraînement : A chaque fois que nous jugeons quelqu'un, demandons-nous si c'est bien l'autre que nous jugeons et non pas nous-mêmes. Cela demande beaucoup d'honnêteté et ce n'est pas toujours facile aussi j'essaye de ressentir une certaine tendresse compréhensive vis à vis de moi. Cela se fait pas à pas avec parfois des reculs brutaux accompagnés de révolte. Patience.


Les autres réagissent à ce que nous sommes.

Exemples : C'est encore plus frappant avec les chats. Parlez durement à un chat : il aura peur et s'enfuira. Parlez-lui très gentiment et il est fort possible qu'il s'approche pour se laisse caresser.

C'est un peu simpliste mais c'est l'idée de base. Si nous n'aimons pas quelqu'un, il s'en rendra compte, mais peut-être pas consciemment. En effet, une bonne partie de notre communication est gestuelle et nous ne la contrôlons pas sauf si on est un professionnel de la PNL (Programmation Neuro Linguistique). Nous ne la contrôlons pas mais nous la décodons inconsciemment chez les autres quand ils nous parlent. Cela se traduit souvent par une impression diffuse : la personne se dit que nous ne lui plaisons pas, sans savoir pourquoi.

De la même manière, notre peur va être détectée et pourra entraîner une réaction de domination de la part de l'autre.

Ou encore, si nous aimons une personne avec une réelle bienveillance donc non affectée et sans trop d'attentes, la personne réagira positivement à nous.

L'éventail des interactions émotionnelles est très vaste et je ne vais pas tenter de tout décoder, d'autres l'ont fait bien mieux que moi, notamment en PNL. L'idée est de voir comment revenir à soi pour mieux gérer nos relations avec les autres. Comprendre que nous sommes responsables de ce qui se passe permet d'appliquer des méthodes pour améliorer les situations.

Entraînement : Si je dois rencontrer une personne que je n'aime pas, qui me fait un peu peur, je m'imagine en train de lui donner plein de choses, de la tenir dans mes bras comme si elle était mon bébé. Cela me permet de transformer mes émotions donc certains de mes démons en petits anges adorables. Ce qui est plus difficile à gérer, ce sont les rencontres imprévues. J'essaye de faire la même chose en face de la personne mais mes émotions me tiennent souvent la bride. La motivation que je tente de cultiver est de me transformer pour éviter à l'autre d'être négatif et donc lui éviter de renforcer une de ces tendances génératrices de souffrance pour lui-même.


Inspirer par l'exemple et l'analyse

Si je détecte chez un proche une tendance qui le rend malheureux sans qu'il en soit conscient, j'utilise souvent la stratégie de l'exemple pour l'aider.

  • Mais pas quand il est en pleine crise : dans ces moments-là, l'autre a surtout besoin d'être réconforté, rassuré pour que sa confiance en soi se restaure.
  • Ensuite, à chaque fois que je vis une situation semblable à celle qui a provoqué une crise chez l'autre, je lui explique ma compréhension de la situation. Je lui montre comment je réagis, si toutefois une réaction est nécessaire.
  • Après plusieurs situations-exemples, j'ai remarqué que l'autre est devenu capable de décoder lui même la situation qu'il vit et donc de la gérer sans crise ou avec une crise moindre.

Surtout ne pas attendre de remerciements car il n'a pas conscience d'avoir été aidé. Le plus important, c'est qu'il a changé et qu'il est plus heureux.


3) Prémices de la sagesse ultime

Quand la vie devient plus facile à vivre, que les émotions nous tiennent moins en esclavage, nous pouvons enfin nous poser de vraies questions. Qui sommes-nous, quel est le sens de la vie ? Qu'est-ce qui nous manque pour être vraiment heureux ?

Les textes bouddhistes expliquent que tous nos problèmes viennent, à la base, d'une non-reconnaissance : la non-reconnaissance de l’esprit par lui-même, générant la dualité. C'est une méprise qui a deux conséquences :

  • Nous ne reconnaissons pas les apparences extérieures comme étant les projections de notre propre esprit.
  • Nous nous identifions à tout ce que nous ne considérons pas comme autre ou extérieur.

Citations :

  • La nature de tout phénomène, de toute apparence, est semblable au reflet de la lune sur l'eau. (Bouddha)
  • Sans l'experience de ce qu'elles sont, mes propres projections m'illusionnent comme objets. Dans l'ignorance, l'intelligence autoconnaissante développe l'illusion d'un sujet. (Karmapa III)
  • Le temple visible est la figure du temple du coeur" (Macaire l'Egyptien). Le lieu du mystère est partout, en nous. Les lieux de prières et de méditation ne sont que des projections de ce qui existe déjà en nous-même. Et que nous avons tendance à chercher à l'extérieur au lieu d'aller, d'abord, en l'intérieur.
  • Ce qu'on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l'extérieur comme un destin. (Carl Gustav Jung)
  • Deux moines discutaient du drapeau du temple qui flottait au vent. "Le drapeau s'agite", dit l'un. "Le vent s'agite", dit l'autre. Ils se renvoyaient la balle sans parvenir à se mettre d'accord. "Messieurs! lança Hui-neng, le sixième patriarche. Ce n'est pas le drapeau qui s'agite. Ce n'est pas le vent qui s'agite. C'est votre esprit qui s'agite."Les deux moines en furent saisis d'effroi.

a) Miroir, miroir !

Les apparences extérieures, encore appelées phénomènes extérieurs, sont des projections de notre propre esprit. Pourquoi ? Parce que d'après les enseignements du Bouddha, il n'y a pas nous et autre chose, pas de dualité, pas de séparation intérieur/extérieur. Donc si intérieur et extérieur ne sont pas différents, il semble logique que l'"extérieur" soit un reflet de l'"intérieur". Je sais, ça semble un peu extravagant et je peux comprendre le sceptiscisme engendré par ce genre d'affirmation. Pourtant, si vous êtes un tant soit peu observateur, vous avez sûrement remarqué ce que l'on a coutume d'appeler des coïncidences mais qui, à force de répétitions et de contextes extraordinaires, amènent une autre compréhension.


Exemples vécus :

  1. J'ai été enseignante quelques années. Un après-midi, la classe que j'avais était particulièrement agitée. J'ai grondé, rugit, mis un élève à la porte : aucune amélioration. Mais sur le carnet de l'élève renvoyé, j'avais écrit mon nom dans la première case prévue à cet effet et dans la case suivante : "perturbe le cours". En me relisant, ça donnait "Mme ... perturbe le cours". Ce fut comme un électrochoc, un rappel que c'était moi la responsable de l'agitation. A force d'y penser et d'y repenser dès que j'avais un moment de libre, je me suis spontanément centrée, mon mental s'appaisant. Et là, en quelques instants, la classe s'est posée. Il n'y avait plus le moindre bavardage ! Le cours s'est terminé dans un calme incroyable.

  2. Il y a quelques années, à chaque fois que j'étais d'humeur plaintive, je rencontrais "par hasard" une personne, toujours la même, une professionnelle de la plainte !! La dernière fois que je l'ai rencontrée, j'ai eu un mal fou à ne pas éclater de rire tellement cette situation miroir me paraissait cocasse. Depuis, elle a disparu de ma vie.